L'Italie retrouve son football
L'Italie, en allant s'imposer largement en Grèce (0-3) dans le cadre des éliminatoires de l'Euro 2020, retrouve peu à peu des couleurs sous la direction de Roberto Mancini.
Lorsqu'il a accepté la mission qui lui était confiée en mai 2018, Roberto Mancini savait bien qu'il allait être confronté à un long et dur labeur, car l'Italie du football était alors au plus mal. Au sortir d'un quart de finale de l'Euro 2016 perdu aux tirs au but contre l'Allemagne, la Nazionale n'avait pas réussi à se qualifier pour la Coupe du monde 2018. Un peu plus d'un an plus tard, le travail accompli commence véritablement à porter ses fruits, et les Transalpins ont confirmé l'embellie récente ce samedi soir, en allant s'imposer dans le chaudron athénien face à la Grèce (0-3). Dans la course à l'Euro 2020, tout va bien pour l'Italie, merci pour elle, leader du groupe J avec trois victoires en autant de matches disputés, 11 buts inscrits et aucun encaissé.
Une performance à relativiser eu égard aux adversaires rencontrés (Finlande, Liechtenstein, Grèce), mais qui permet néanmoins de poser les bases du renouveau. Le sélectionneur continue toutefois de ratisser large afin de composer progressivement un groupe plus restreint, le format des qualifications pour la grand-messe du prochain Euro favorisant cela puisque les éliminés seront moins nombreux qu'à l'accoutumée. Sinon, pourquoi aurait-il convoqué pas moins de 33 joueurs, dont quatre gardiens de but, pour les deux rendez-vous du mois de juin ? Mais la mayonnaise commence à prendre, après une campagne délicate en Ligue des nations. Une nouvelle preuve a été apportée face aux Grecs, puisque la Squadra Azzurra a de nouveau préservé sa cage inviolée, tout en faisant rapidement la différence au tableau d'affichage, dès la première période.
Or, cinq joueurs différents ont directement été impliqués sur ces trois réalisations: Andrea Belotti, Nicolo Barella, Lorenzo Insigne, Emerson et Leonardo Bonucci. Le collectif commence à trouver ses marques, à tirer dans le même sens, et surtout le secteur offensif se montre de plus en plus efficace. Sans Mario Balotelli, qui espérait tellement faire partie intégrante du nouveau projet... Mais au fantasque joueur de l'OM, Roberto Mancini lui préfère notamment le comportement irréprochable, et l'implication, du toujours très efficace vétéran Fabio Quagliarella (36 ans), plus précieux dans le groupe même lorsqu'il n'est pas sollicité crampons aux pieds. Et c'est là tout le paradoxe de l'ère Mancini. Lui qui devait construire pour l'avenir continue donc de s'appuyer sur certains hommes qui ne sont même pas certains de voir l'Euro 2020. En défense, la charnière du soir était ainsi composée de Giorgio Chiellini et Leonardo Bonucci, ceux qui avaient été pointés du doigt après les éliminatoires du Mondial 2018... Mais pour l'heure, les résultats positifs sont de retour, et un quatrième succès de rang est attendu mardi soir, à domicile face à la Bosnie d'Edin Dzeko.